30 octobre 2006

N'importe quoi

Tout le monde peut avoir un coup de pompe, non? Samedi j'étais dans un "bas". C'est trop simple d'écrire cela. La vérité est qu'il faut se battre. Je me déteste quand je sombre dans cette facilité gnan-gnan.

28 octobre 2006

A l'extérieur du jardin d'Eden

Aujourd’hui j’ai décidé de m’adresser directement à toi Seigneur, Créateur du ciel et de la terre (ça allait encore) mais surtout des hommes, hélas. Moi je crois en toi, je fais partie de ceux qui ne peuvent que croire en ton existence car en ta grande bonté, doué d’un sens de l’humour ( ?) que je ne suis pas certaine d’apprécier, tu m’as donné la foi – je me demande pourquoi, Seigneur, mais je ne me plains pas, note : car j’ai failli la perdre (tu m’as fait ça aussi) et j’ai compris l’horreur de se trouver dans un monde vide à taper sur des murs qui ne répondent pas. Heureusement tu m’as repêchée, Seigneur, ce qui fait que maintenant j’ai oublié la sensation exact de ce vide, mais je me souviens de la douleur de ton absence. Le monde qui m’entoure est rempli de toi, dans la lumière du soleil sur les arbres, dans le vent qui caresse parfois la maison mais qui secoue aussi les fenêtres violemment et me fait penser aux diverses catastrophes naturelles qui n’épargnent pas tes créatures, Seigneur, ce qui me donne à penser, même si je sais, car je le sens, que tu es un dieu d’amour – certains peuvent en douter, encore qu’on n’est pas partout et que dieu peut se manifester au milieu de l’horreur, mais pas seulement dieu, hélas, d’autres forces peuvent aussi s’emparer de tes faibles créatures. Et pas les meilleures (forces).
Je te vois, Seigneur, je te perçois. Partout. Dans les yeux de mes élèves, parfois, pas pour très longtemps, dans ceux de mes enfants. Dans les palmeraies. Dans les cours que je donne, quand je parle de la façon dont les hommes savent s’adapter aux milieux difficiles, je sais que c’est toi, en Prométhée ami des hommes, qui leur a donné ces armes, l’ingéniosité et l’intelligence.
Je me demande (avec humilité, car je connais ton pouvoir) pourquoi tu es aussi le Zeus furieux qui les met dans la m… ?
Et j’arrête de poser la question, car je sais bien ce que je suis (même si ça me vexe) je ne suis personne, seulement une créature. Je ne dois pas douter. Je sais. Si tu t’occupes des petits zoziaux, moi aussi tu vas t’occuper de moi. D’ailleurs je ne me plains pas (j’insiste), j’ai été franchement gâtée jusque là.
Je voulais juste écrire pour dire que c’est plus dur pour nous que pour Saint Augustin et que, beauté si ancienne et si neuve, si beaucoup tardent à t’aimer, c’est qu’on a du mal. Et que ceux qui t’aiment – ils le font bien ? Tu es content ? Parce que parfois on se demande. Moi, je sens ta présence, mais si ce n’était pas le cas, crois-moi, ça se passerait mal. Nous, on vient après la conquête de l’Amérique, les colonisations, les totalitarismes,l’holocauste et la politique extérieure américaine (depuis qu’ils se sont mis à en avoir une – une cinquantaine d’années). Et après, on a droit à quoi, Seigneur ? On ne pourrait pas faire une pause ? C’est sympa de nous donner le libre arbitre, mais visiblement c’était un piège, Seigneur. A quoi joues-tu ? C’est un jeu de PS2 cosmique ? Tes copains ont le même ailleurs, et après vous comptez les points ? Tu gagnes, ou il y a pire ? Parce que pour toi, c’est peut-être une expérience, ou un jeu, mais pour nous on est prisonniers ici. La vie on doit la vivre jusqu’au bout. Tout le monde ne peut pas croire qu’après on a droit au royaume de Dieu, parce qu’ici c’est souvent déprimant. Je ne dis pas ça pour moi.
Je connais moi-même la réponse. Eprouver la vanité du monde des hommes, c’est bon pour toi. Normalement, on doit tous réaliser à quel point ce monde est lamentable, et attendre patiemment que ça s’arrête pour entrer dans le royaume de Dieu. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi as-tu voulu nous donner la liberté de choisir entre cueillir la pomme ou pas, entre suivre Dieu et l’amour et ne pas le suivre ? On connaît le résultat et personne n’en veut. Est-ce pour que la liberté permette de composer le requiem de Mozart ? Ou la recherche du temps perdu ? Tu as fait une expérience avec tes copains. Il y en a un autre qui croit au management directif et toi tu as voulu lui prouver que la méthode laisser-faire est plus efficace. Oui, bon, il y a des dégâts collatéraux, de temps en temps on balance une bombe atomique ou on massacre un ou deux millions de nos semblables, mais d’un autre côté quelqu’un repeint le plafond de la chapelle Sixtine et ça, tes copains ne l’ont pas. OK. Alors est-ce que je peux changer de monde, Seigneur ? Je veux aller dans le monde d’un dieu directif, Seigneur. Je ne veux plus de la liberté que tu laisses aux hommes.

Reprends-moi la foi, Seigneur. Je n’en veux plus.

26 octobre 2006

Jardin d'Eden

Je suis jalouse. Dégoûtée. Pasfolle fait des super voyages, l'autre fois on voyait la muraille de Chine sur son blog. La muraille de Chine.
Alors moi aussi je vais crâner.
Justement pour l'Aid on est parti. Et on est allé au jardin d'Eden. J'y étais déjà allé, ça m'avait bien plu. C'est chouette le jardin d'Eden.
Avant d'y arriver faut ramer. C'est loin, et puis ça se mérite. D'abord c'est comme ça:

Après on se rapproche et on entre dans le jardin par une route (elle a la réput' d'être étroite mais en fait vous voyez pas tant que ça, avec un 4x4 on passe).


Mais alors après c'est vraiment bien. Luxuriant, foisonnant, plein d'oiseaux qui chante et de canaux d'irrigation qui glougloutent:

Si certains sont intéressés qu'ils me contactent. Il y a un hôtel pas loin...

La muraille de Chine, c'est d'un commun...

19 octobre 2006

Lectures

Virgin Suicides : Curieux, mais inintéressant.
Temps de cerveau disponible : Intelligent, curieusement plus fin que je ne pensais, mais très attendu, une sorte de double de 99 francs.
L'avocat indien,
James Welch : Intéressant et intelligent. Mais peu littéraire. Je ne sors pas des états du nord des USA.
L'auberge de la Jamaïque, Daphnée du Maurier. Désuet. J'aime bien, à petites doses.

Je suis débordée et n'ai le temps de rien faire. Pour l'Aid nous partons dans le sud, voir les oasis.
Je suis en pleine insomnie. Je ne sais pas dans quel état je serai demain.

16 octobre 2006

Peut-on encore vivre en France?

Peut-on encore vivre en France? Bon, comme question, ça sent son expat mais je m'explique. Ici, la lotte coûte environ 4 euros le kilo. Les fraises, en saison, valent de 2 euros à 50 centimes d'euros. Le filet est à 20 euros chez l'Ours, qui le vend cher parce qu'il fait vieillir la viande, mais sinon c'est plutôt 10 euros.
En France, bientôt, on dirait que manger correctement sera un luxe. Me trompe-je? Heureusement que c'est beau, la France. Sinon, au prix où c'est, personne n'irait.
Ici, il n'y a pas grand chose. La presse se tait. Les gens du pays sont énervants, et chauvins, en plus. Mais on est cool. On mange bien. On va à la plage. Les enfants invitent leurs copains. Les DVD coûtent 2 euros.
Est-ce que je pourrai me réadapter à la France? Non, je ne crois pas. Paris s'éloigne encore plus vite de moi.

15 octobre 2006

True North, Jim Harrison

Je viens d'achever le dernier roman de Jim Harrison, True North, en français De Marquette à Veracruz.
Le dernier membre d'une lignée de riches propriétaires terriens du Nord des Etats-Unis, persécuté par un sentiment de culpabilité dû au comportement de prédateurs sociaux de ses ancêtres, riches propriétaires poussés par la cupidité uniquement, consacre sa vie à la rédaction d'un livre destiné à l'origine à faire le point sur leurs fautes, pour se faire pardonner aux yeux du monde, mais le monde s'en fout. Son projet dévore sa vie, consacrée uniquement à la recherche du mal que sa famille, et en dernier lieu son père, ont commis. Pour finir, il assiste à la mort de son père.
Bien que mes parents ne soient pas aussi affreux que la famille du héros, j'ai adoré cette histoire d'un enfant hanté par ses parents et essayant toute sa vie de se venger ou de leur pardonner. Nous en sommes probablement tous là. La hantise de ma soeur la rend incapable de vivre; moi, mes souvenirs me laissent plus de place mais peut-être pas tant que cela, finalement.

08 octobre 2006

Privilégiée

Le week-end s'achève, épuisant comme d'habitude, marqué par une gastro.
Il faut dire que je ne suis guère résistante.
Mais je me pose la question suivante: où va la vie que je mène? Que signifie-t-elle? En août, libre des chaînes de ma petite famille, je devenais presque folle à force de vivre comme j'aime : ne rien faire, ne pas sortir, ne voir personne. Je déprimais, en me laissant aller à être moi-même. Depuis, obligée de me lever pour aller travailler, pour préparer le bol de céréales ou couper le pain des enfants, je cours tout le temps, je n'ai le temps de rien faire, mais je suis bien. %on moral se maintient.
Comment expliquer cela? Je m'ennuie, enfin pas depuis que je me suis remise à écrire, la vie humaine me paraît nulle, ses mensonges, sa violence, son hypocrisie, depuis que j'en suis consciente la mascarade de la vie sociale me fatigue et pourtant : je travaille, je sors, j'invite... je voudrais bien être tranquille mais je suis emportée dans un cercle infernal...
Exemple : j'ai donné des jouets à un collègue nouvellement arrivé, pour son fils. Il est difficile d'acheter des jouets convenables ici. Bon, c'est sympa, mais les deux miens ne jouent plus avec. Il m'invite pour me remercier. Nous y allons avec l'Ours. On mange, on parle.. Bonne soirée. Mais je l'ai vécu combien de fois, ce genre de soirée? Beaucoup. J'en ai marre. Je n'ai même plus envie de rencontrer des gens. Cela n'évolue jamais bien. On devient différents. On accumule des rancoeurs, au fil du temps. A quoi bon? A quoi bon?
Il faut être amis avec des gens du même niveau de revenus, sinon ça ne tient pas. Je n'y croyais pas mais je l'ai appris. Que veut dire l'amitié, dans ces cas-là?
Peut-être ai-je un défaut, concernant les rapports humains. Je commence toujours bien, avec les gens. Et puis ça s'arrête.
Moyennant quoi, comment se fait-il que je sorte autant? Je vois plus de gens que je ne veux, emportée par un mouvement que je ne contrôle pas. Je crains, en l'arrêtant, de me couper du monde et de le regretter ensuite. Pour l'instant je me laisse flotter.
La vie que je mène ne me ressemble pas. Mais si je mène ma vie je déprime. Que dois-je en penser?

04 octobre 2006

Radio days

Ce soir sur TPS (revenu par miracle, ils ont remis les vieux codes?), il y a Radio Days de Woody Allen. Et moi qui dis qu'il n'y a jamais rien sur le satellite!!
Merci Petit Jésus.

02 octobre 2006

De la tolérance

La tolérance, c'est difficile.
Une analyse superficielle des choses vous amène peut-être à croire que c'est facile. Qu'il suffit de fermer les yeux sur les pratiques des autres, et qu'alors tout va bien. Chacun vit pour soi, respecte courtoisement ce que l'autre fait chez lui et tout va bien.
Il n'en est rien. La tolérance (vertu négative, disaient mes professeurs) est un combat contre soi-même. Quand ils sont nombreux et diffférents, les autres agacent, dérangent, remettent en cause.
Je devrais les prendre en photos, les autres, pour illustrer mes propos.
Par exemple, quand les autres montent à cinq, dont deux enfants sans casques, sur une mobylette et se lancent à travers un rond-point en frôlant les voitures. Quand à un feu sur une rue à deux voies, toutes les voitures doublent en passant sur la voie inverse, en se "glissant" entre les voitures qui attendent au feu et celles qui arrivent en face.
Pourtant ces modes de fonctionnement autres que les nôtres ont des corollaires sympathiques; une façon tranquille et flegmatique d'appréhender les évènements de la vie.
Mais il faut s'empêcher de pousser des jurons dans la voiture et de dire "quels cons!" toutes les cinq minutes.
Quand on revient en France, ce sont les Français, enfants gâtés râleurs et speedés qui semblent cons. Mais ça n'empêche pas d'avoir envie d'incendier les gens d'ici quand on y est. Et si on les incendie, ça fait intolérant.

En prime, une blague sympa et authentique.
Un parent d'élève français arrive à l'école française lors de la fête de fin d'année. Ecole toute pourrie, peinture qui s'écaille, etc. (La France a pas de fric pour faire repeindre, la pauvre!).
Le parent d'élève français (honteux) dit à son copain, le parent d'élève belge (qui paie deux fois et demie plus cher ses frais de scolarité) :
- Tu vois, ça, en France, on appelle ça du travail d'arabe.
Le parent d'élève belge lui répond :
- Nous, en Belgique, on appelle ça du travail de Français.
Et toc.
Celle-là, je l'aime bien.

01 octobre 2006

Week end

Week end d'expat. Fête et vin. Anniversaire d'une relation.
Grosse fête. Invités avinés et bavards. Tangants un peu sur le tard.
Buffet + cadeau + homme en string planqué dans une grosse boîte en carton + discours + larmes. Paella le lendemain. Plage. Mer. Baignade. Enfants piscine. Fatigant. J'aurai voulu rester seule et peinard ce week-end.
Enfin. C'est mieux que la soirée du Rotary qu'on se tape tous les ans en novembre pour ne pas vexer (et si on décidait de vexer?)
Et tout ça en plein Ramadan. Avec des expats ancienne génération qui appellent tous les locaux : ils (par opposition à un "nous" sous-entendu dont je fais partie - moi).
Enfin j'en fais forcément partie car ils nous mettent de côté sauf si nous vivons comme eux.

NB :C'est l'un des aspects déprimants de ce pays. Je suis bien obligée d'être française. Même quand j'aurais achevé de comprendre la langue, je serai toujours irrémédiablement une étrangère. Ils ne croient pas à nos trucs de français. Même les parents d'élèves. Ils mettent leurs enfants à l'école française... et refusent d'accepter le système français.