08 octobre 2006

Privilégiée

Le week-end s'achève, épuisant comme d'habitude, marqué par une gastro.
Il faut dire que je ne suis guère résistante.
Mais je me pose la question suivante: où va la vie que je mène? Que signifie-t-elle? En août, libre des chaînes de ma petite famille, je devenais presque folle à force de vivre comme j'aime : ne rien faire, ne pas sortir, ne voir personne. Je déprimais, en me laissant aller à être moi-même. Depuis, obligée de me lever pour aller travailler, pour préparer le bol de céréales ou couper le pain des enfants, je cours tout le temps, je n'ai le temps de rien faire, mais je suis bien. %on moral se maintient.
Comment expliquer cela? Je m'ennuie, enfin pas depuis que je me suis remise à écrire, la vie humaine me paraît nulle, ses mensonges, sa violence, son hypocrisie, depuis que j'en suis consciente la mascarade de la vie sociale me fatigue et pourtant : je travaille, je sors, j'invite... je voudrais bien être tranquille mais je suis emportée dans un cercle infernal...
Exemple : j'ai donné des jouets à un collègue nouvellement arrivé, pour son fils. Il est difficile d'acheter des jouets convenables ici. Bon, c'est sympa, mais les deux miens ne jouent plus avec. Il m'invite pour me remercier. Nous y allons avec l'Ours. On mange, on parle.. Bonne soirée. Mais je l'ai vécu combien de fois, ce genre de soirée? Beaucoup. J'en ai marre. Je n'ai même plus envie de rencontrer des gens. Cela n'évolue jamais bien. On devient différents. On accumule des rancoeurs, au fil du temps. A quoi bon? A quoi bon?
Il faut être amis avec des gens du même niveau de revenus, sinon ça ne tient pas. Je n'y croyais pas mais je l'ai appris. Que veut dire l'amitié, dans ces cas-là?
Peut-être ai-je un défaut, concernant les rapports humains. Je commence toujours bien, avec les gens. Et puis ça s'arrête.
Moyennant quoi, comment se fait-il que je sorte autant? Je vois plus de gens que je ne veux, emportée par un mouvement que je ne contrôle pas. Je crains, en l'arrêtant, de me couper du monde et de le regretter ensuite. Pour l'instant je me laisse flotter.
La vie que je mène ne me ressemble pas. Mais si je mène ma vie je déprime. Que dois-je en penser?

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