29 août 2006

Perte de confiance

Pasfolle est malheureuse parce qu'elle doit expliquer à ses enfants que Pasfou et elle, c'est fini.
Voilà ce qui se passe : on bâtit des relations, et plus encore on a des enfants, on fonde à deux une famille et celle-ci repose sur deux bases, supposées solides. On le dit aux enfants. Ils doivent avoir confiance dans la vie parce que papa et maman les aiment et parce qu'ils s'aiment entre eux.
On vit dans le monde de Maya l'Abeille ou de la Petite Maison dans la Prairie. Tout est simple et beau, même s'il y a des moments difficiles. Et on est bien dans ce monde-là. C'est celui que l'on veut, c'est celui que l'on aime. En plus on est heureux et fier d'avoir établi, fondé quelque chose.
Et puis ça casse. Quelle qu'en soit la raison. Les choses changent. Les gens aussi. Plus rien n'est vrai. Papa et maman ne s'aiment plus. L'univers que l'on avait essayé de créer s'effondre. Les enfants posent des questions, généralement terribles parce qu'on se pose les mêmes mais qu'on ne connaît pas la réponse.
On s'était trompé, en fait. Le monde de Maya l'Abeille et de la Petite Maison dans la Prairie n'existe plus - pas - il n'a jamais existé. Pourquoi n'avait-on pas été prévenu? Pourquoi ne nous avait-on pas dit que la vie fait mal? Que les évènements que l'on traverse peuvent être douloureux? Pourquoi ne nous avait-on pas prévenu qu'un jour la fête se termine et qu'il faut payer?
Mon mari ne m'a pas quitté, pas encore - et ce sera peut-être le contraire, mais qu'importe, c'est le même problème. Je ne vais pas encore citer Tita, mais on en revient toujours là.
Il y avait un temps merveilleux, un âge d'or où tout était simple et beau. Un soleil archétypal nimbait nos journées. Tout était éternel. La pluie était mystère, le printemps miracle, l'école prison de papier, les livres clefs du deuxième monde, les retours d'école duraient des heures, les samedis après-midi n'avaient pas de fin, les soirées étaient enchantées, et la nuit, la musique des sphères m'éveillait et je me relevais pour voir des vaisseux extra-terrestres dans le ciel ou la danse des elfes sur la pelouse de la résidence.
Je courais à l'école, j'avais des amis, mes parents étaient merveilleux.
Depuis, je suis rentrée dans le temps.
Et je ne suis pas la seule.
Et que faire quand tout ce que l'on a bâtit s'effondre?

Il existe des solutions, mais je ne les aime pas. Pourtant, j'ai beau faire ma malheureuse, je devais bien avoir entendu parler de quelque chose. Si Epictète a dit "Tu as échoué :recommence!", ce n'est pas pour rien.
La solution c'est devenir adulte. Assumer (j'ai horreur de ça). Serrer les dents. Continuer. Recommencer.
S'endurcir sans se fermer.
Ne plus donner trop vite sa confiance.
Non pas se méfier des autres, mais attendre.
Je sais, mais je n'aime pas ça. J'y répugne, et pourtant je m'y efforce depuis 6 ans. Mais je veux retourner dans le premier monde.
C'est là ma maison.

28 août 2006

Tout va bien

Aujourd'hui était une bonne journée. J'ai tout fait bien. J'ai nettoyé la cuisine, fait une pizza avec les enfants, préparé mes cours, écrit 4 pages.

Pizza (ou comment être une Super-Maman)
pâte à pizza surgelée
Tomates pelées en boîte (je ne sais pas si ça se trouve en France)
Jambon
Fromage qui fond bien
Bleu si on en a (fromage type bleu)

Etaler la pâte avec son grand garçon (1. La collaboration c'est éducatif; 2. Il n'y a pas que les mamans qui font la cuisine - bon, à la maison, ils ont bien du le capter; 3. Malaxer la pâte, c'est bon pour la motricité fine; 4. C'est moi qui l'ai fait! dit-il fièrement au petit frère. 5. Pendant ce temps, vous mixez les tomates et mettez la table)

Mettre la pâte sur une feuille de papier alu farinée.
Etaler la sauce tomate, puis le jambon, puis le fromage.
20 mn au four.

Voilà. Tout le monde est content.

Tout a l'air normal. Pas de Cri.
Vive la normalité. Vive le conventionalisme. On a beau dire, y a que ça de vrai.
Demain je fais des gnocchis (avec Grand Garçon).

27 août 2006

La technologie m'em...

C'est la troisième fois que je recommence ce damné blog de... j'ai essayé de modifier des trucs, genre ma signature et la mention "posted by" mais ça fait sauter toute la page, les titres partent partout, c'est l'horreur.
Je sais : il faut que je me mette à Dotclear. C'est bien, c'est bien et c'est rebien. Mais il faut que je prenne mon esprit et que je le mette sur Dotclear. Je ne veux pas. Kozlika, a' dit que c'est facile ouais eh bien y en qui disent que dans l'eau on flotte. Moi dans l'eau je coule.
Alors je ne mets rien pour l'instant.

Ce qu'a écrit Tita

Je pensais écrire quelque chose de neuf, mais je reviens toujours à l’enfance, au soleil permanent des vacances, au vent dans les cheveux, aux traces de sel, à la marque du maillot. Il y avait toujours de l’espoir, nous étions immortels, l’important était pour plus tard : on serait, on ferait, on aimerait ainsi, non plutôt comme cela. Les chagrins étaient immenses mais on ne nous en croyait pas encore capables, nous n’en n’avions pas encore mesuré la profondeur, nous n’en avions pas encore tâté de ce gouffre. Puis il fallut donner de plus en plus de preuves de notre maturité et de notre valeur, de nos aptitudes, de nos facultés, de nos performances et de nos compétences. Connais-tu ta leçon ? Es-tu sûre de la savoir ? Je disais oui, je savais que oui mais le soupçon d’ignorance, de lacunes, de paresses, anéantissait mes certitudes, je vacillais dans le je ne sais plus si je la sais vraiment. Je me nourris surtout du sensible, je ne sais pas bien raisonner, ni démontrer, ni prouver quoi que ce soit en dehors de ma propre expérience. Je ne suis que ma propre nostalgie. Plus j’épluche cet oignon, moins je pleure, le plus piquant est passé, dans la chute des premières tuniques.

Je ne peux pas résister. Ce texte a été écrit par Tita. Il me bouleverse.

Veuve Tarquine et Dieu

Veuve Tarquine et Dieu

Veuve Tarquine, incontournable dans le monde des blogs, a placé sur son blog un sigle (je ne suis pas forte en blog'jargon) qui proclame "Blog sans dieu".
Depuis, une avalanche de commentaires s'est déversée sur ce message, d'un tel niveau de bêtise que je n'ose pas les lire en entier - ça me donne envie de vomir.
Or, j'ai de nombreuses observations à faire par rapport à cela.
La première : j'ai été très vexée de me rendre compte que mon commentaire, que je voulais zen et tolérant, après avoir été placé à la suite des autres, ait été supprimé. Je ne sais si c'est intentionnel ou non. Ce matin, vexée, je me demandais si V.T. ne supprimait pas les commentaires tolérants pour laisser les commentaires hystériques. Ces commentaires conforteraient sa vision négative de la religion. Après, je me suis même dit qu'avec un peu de chance elle les écrivait elle-même. Après je me suis demandé pourquoi je me polluais l''esprit avec des suppositions plus insultantes pour moi que pour elle.
La deuxième : j'ai été vexée de m'être vexée parce que quelqu'un a supprimé mon commentaire sur son blog. Quelle futilité! Quelle fragilité! Je ne peux me laisser toucher par ça.
La troisième : j'ai eu envie de parler de Dieu. Enfin. Si l'on peut dire. Une autre fois.
La quatrième : l'un des commentaires, celui qui m'a le plus choqué (car beaucoup sont essentiellement loufoques, obscurantistes, ou polémistes), reprend un texte d'un jésuite polémiste qui donne, dans son journal, un récit épouvantable de la mort de Voltaire. Pour capter, situons dans le contexte (rapidement). Le contexte, c'est le XVIIIème siècle et le monde intellectuel et littéraire parisien et européen. La jalousie (comme dans le petit monde des blogs) y est intense. Voltaire est une célébrité, il a énormément d'esprit, de succès, d'argent, tout ce qu'il faut pour exciter l'envie et la jalousie. Après sa mort, les anti-philosophes, catholiques, se font une joie de salir sa mémoire par tous les moyens possibles. Et, dans ce texte, le récit de la mort de Voltaire, sa mémoire y est abominablement salie. Je n'en dirais rien parce que cela me dégoûte. Qu'on ne puisse même pas laisser tranquille la mémoire d'un mourant, voilà qui me bouleverse, même si cela a eu lieu il y a deux siècles. L'intolérance catholique de l'époque n'avait aucune pitié. Celui qui a copié ce texte dans le blog de Veuve Tarquine est-il stupide au point de prendre ce texte pour argent comptant? Cela donne une nouvelle dimension à l'intolérance et à la connerie humaine.
Voilà un
lien relatif à la mort de Voltaire, mais pas le texte qui m'a choqué. (pour celui-là, cherchez le nom de l'auteur sur Google). Il montre l'homme tel qu'il est : au moment de mourir, il a du se mettre à croire, ou céder à la pression sociale - peu importe, d'ailleurs. Pour Dieu, seul compte le coeur et il ne peut mentir. Refuser Dieu - mais pourquoi pas? refuser Dieu, c'est simplement refuser son offre, car il faut aller vers Dieu, il ne s'impose pas à nous. C'est donc, tout simplement, le non-accès à l'éternité, et la destruction (le feu étant le symbole de cet anéantissement, et non le moyen de supplices éternels).
Cinquièmement : j'ai pensé à un extrait de la Femme du Boulanger, mais je ne m'en souviens pas très bien. Le curé dit à l'instituteur (en gros) : Dieu ne punira pas l'incroyant d'avoir refusé de croire. Mais quand l'incroyant sera tout à coup confronté à l'immensité de l'amour de Dieu, il comprendra alors toute l'étendue et la stupidité de son erreur. Et ce sera la punition de l'incroyant : le pardon de Dieu.
Bon, je sais que quand on n'a pas la foi et qu'on lit ça, on ne peut que rigoler. Comme dans la chanson de Jacques Brel. "Si c'était vrai..." Mais franchement, la seule réaction devant Dieu, ça ne peut être que l'incrédulité. C'est trop beau pour être vrai. En plus, il y a plein de cons qui y croient, ça rend méfiant.
Sixièmement : j'ai continué à penser : mais pourquoi ça me fait quelque chose que V.T. écrive Blog sans Dieu. Je suis entourée d'incroyants. Mes enfants lèvent les yeux au ciel quand je leur dis que Dieu a créé le monde et qu'ils sont dans sa main. Ma seule copine croyante est devenue intégriste et en plus elle m'a fait un coup en vache. Moi, je crois en Dieu, je ne sais pas pourquoi Dieu m'a fait ça, il m'a donné la foi, comme on donne une voiture ou un livre. Je n'avais pas la foi et un jour je l'ai eu. Quand je parle de Dieu aux gens ils se marrent. Alors qu'est-ce que ça peut me faire que cette femme ne croie pas?
La première raison que j'aie trouvé : ses enfants sont trop beaux. Nom d'un chien, avec des visages comme ils en ont, elle ne se rend pas compte de la présence de Dieu dans sa vie?? (Certes, Dieu lui a fait un sale coup, on sait lequel, visiblement elle lui en veut, ça se conçoit)
La deuxième : j'ai lu sur un autre blog qu'elle s'appelle Aurélie. Que V.T. ne croie pas en Dieu, soit, mais Aurélie? Bon, enfin, admettons.
Après j'ai trouvé la vraie raison. Elle n'a rien à voir avec V.T. Une réaction aussi profonde, c'est un transfert.
Allez, c'est l'heure du psychodrame.
Quand j'ai dit à ma mère que je croyais en Dieu, elle m'a dit que "ça l'étonnait de moi" et m'a demandé pourquoi. Je lui ai parlé de l'amour de Dieu et de la présence de Dieu, que je sentais, que je n'étais devenue folle, que Dieu nous demandais de venir à lui, de faire ce choix, qu'il nous offrait la vie éternelle et la lucidité en échange d'un travail sur nous durant toute notre vie pour arriver à comprendre ce monde et à nous en détacher. Elle m'a écouté très sérieusement et elle m'a dit : "Bon, d'accord. Je comprends. C'est très intéressant. Mais si je ne veux pas?"
- Si tu ne veux pas quoi?
- Si je ne veux pas de tout ça, l'amour de Dieu, la vie éternelle et tout?
- Si tu n'en veux pas?
- Oui.
- Eh bien, si tu n'en veux pas, tu ne le prends pas. C'est un choix.
- Ah bon! Parce que je comprends. C'est très intéressant. Mais moi je ne veux pas.
Comment vous expliquer? Elle ne m'a pas dit que je rêvais, que j'étais folle et que ce n'était qu'un moyen de contrôle social, ou d'oppression du peuple ou je ne sais quoi. Elle ne m'a pas dit "comment peux-tu croire à ces balivernes?". Non. Elle m'a écouté. Elle paraissait me croire. Elle n'était pas choquée que Dieu ait créé le monde. Non, non, il avait créé le monde, il voulait lui offrir la vie éternelle, elle voyait bien le truc. Mais bon, elle ça ne l'intéressait pas. Elle avait son ménage à faire, ou sa fille à étouffer, alors Dieu, franchement, qu'est-ce que ça pouvait lui foutre? La conversation m'a pétrifiée. En tout cas, j'ai bien compris ce que c'était que l'orgueil humain et pourquoi il détourne de Dieu.
Et je répète : l'incrédulité est une réaction logique devant l'immensité de Dieu. L'insensé a raison de dire en son coeur : il n'y a pas de Dieu. Dieu paraît incroyable.
Mais concevoir Dieu, accepter son existence, et s'en détourner : non merci, pas pour moi.
Alors ça, ça me tue. Cela me rappelle cette femme qui se trouvait être ma mère et j'en tremble intérieurement.

Les enfants ont fini de regarder Charlie et la Chocolaterie sur Arte. Maintenant ils font les cons. Ils font ça très bien d'ailleurs. J'entends des rires et des chuchotis. Est-ce que je ris? Non. Je vais aller crier. Challenge : je ne m'énerve pas. Pourtant, c'est dur car leurs rires partent dans les aigus et ils tirent sur les rideaux qui vont leur tomber dessus un de ces jours. Et demain, pour se réveiller... Et la rentrée c'est dans une semaine. Il faut reprendre un rythme. Je vais rentrer dans la chambre et ils vont pouffer, se cacher sous les draps, dire c'est pas moi il fait que parler et moi je veux dormir etc etc.
Si je place ça dans un cadre plus vaste, genre cosmique, ça ne va pas aller. Cosmiquement parlant, pourquoi coucher des enfants sous prétexte qu'il est 22:42? Donc, même pour ne pas perdre patience, je ne dois pas placer ça sur un plan cosmique. Je dois juste être insistante. Fermement insistante. Pas cosmique. Pragmatique.

Mener une vie normale


Aujourd'hui, j'ai gardé le contrôle de la situation tout le temps. J'ai fait des repas. J'ai réussi à tenir les horaires sociaux des repas. A midi, nems, et ce soir, le reste des nems et des brochettes de porc de l'Ours. A l'heure. 7 heures.
Dans ma tête c'était comme le cri de Münch, mais j'ai gardé le contrôle de la situation.
Du coup je me sens mieux. Cela change si vite. Ma performance me rassérène. Je vais peut-être y arriver toute ma vie. A quoi ça sert de faire semblant, me direz-vous? C'est surtout pour les enfants. Si je m'étais mis à pleurer dans la cuisine, je ne peux être persuadée que ce serait bon pour eux.
De toute façon, ce soir, ça va.

Bientôt la rentrée


J'ai préparé mes cours. Seulement le premier trimestre. J'ai mis au point un nouveau procédé. Ai-je enfin trouvé la solution? Suis-je dans la ligne des Inspecteurs?

Allez, un petit extrait :
"L'expression orale des élèves en classe ne peut se limiter à la forme du dialogue du professeur avec sa classe. Certains moments, précédés du temps nécessaire à la réflexion, en silence, doivent permettre une expression plus complète des élèves, prenant à l'occasion la forme du débat nourri d'arguments puisés dans le cours, d'informations tirées d'un document, de connaissances personnelles. Dans cette situation pédagogique, l'erreur de jugement, d'interprétation ou même de lecture prennent toute leur place dans la construction du sens; le document ou le fait retenus n'authentifie pas la parole de celui qui s'exprime mais fondent une argumentation. L'acquisition d'une culture ne paraît pas une nécessité abstraite, mais s'avère un outil quotidien pour la pensée; la mémorisation de repères s'inscrit dans un processus de formation."

On appelle cela la langue de bois. La vérité, je vais vous la dire, elle est toute simple et très vieille : nous, les professeurs, nous les intéressons pas. C'est leur vie, la vie propre du collège, qui les intéresse. Simplement, si notre personnalité leur plaît, si nous savons leur inspirer le respect, ils nous écoutent.

Voilà ce que je dois travailler cette année. Ce n'est pas le respect que j'inspire à mes élèves. Ce serait si bien. Je me moque du système et de ce que je leur apprend. Je scie la branche sur laquelle je suis assise. Mes blagues idiotes ne les font pas rire, elles ne sont pas décalées; elles sont absolues pour eux. J'ai seulement l'air d'une sotte.

Il faut que je trouve

Il m'arrive d'être gaie, mais pas aujourd'hui. Je suis seule depuis trop longtemps (dix jours). Ils reviennent demain.
J'ai lu le blog de Tita, et décidé : moi aussi. Pour savoir. Pour savoir je ne sais quoi mais savoir. Pourquoi.
Il faut que je trouve, tout d'abord, la question à formuler.
Qui suis-je?
Pourquoi m'en suis-je tirée, moi, et pas eux?
Ma mère était-elle un monstre? Une folle? Juste une petite névrosée?
M'en suis-je tirée?
Pourquoi ma soeur ne s'en est-elle pas tirée?
Pourquoi suis-je toujours seule?
Suis-je toujours seule?
Pourquoi ai-je toujours l'impression d'être seule?
Pourquoi ai-je pleuré en lisant ces lignes chez
Tita :

Je pensais écrire quelque chose de neuf, mais je reviens toujours à l’enfance, au soleil permanent des vacances, au vent dans les cheveux, aux traces de sel, à la marque du maillot. Il y avait toujours de l’espoir, nous étions immortels, l’important était pour plus tard : on serait, on ferait, on aimerait ainsi, non plutôt comme cela. Les chagrins étaient immenses mais on ne nous en croyait pas encore capables, nous n’en n’avions pas encore mesuré la profondeur, nous n’en avions pas encore tâté de ce gouffre. Puis il fallut donner de plus en plus de preuves de notre maturité et de notre valeur, de nos aptitudes, de nos facultés, de nos performances et de nos compétences. Connais-tu ta leçon ? Es-tu sûre de la savoir ? Je disais oui, je savais que oui mais le soupçon d’ignorance, de lacunes, de paresses, anéantissait mes certitudes, je vacillais dans le je ne sais plus si je la sais vraiment. Je me nourris surtout du sensible, je ne sais pas bien raisonner, ni démontrer, ni prouver quoi que ce soit en dehors de ma propre expérience. Je ne suis que ma propre nostalgie. Plus j’épluche cet oignon, moins je pleure, le plus piquant est passé, dans la chute des premières tuniques.


Dès qu'il s'agit du passé, des souvenirs, du temps qui passe...
Je veux savoir.