12 décembre 2007

World Company -part B, 3

B. les faits.
Mais c'est rien que des menteries.
En effet, l'Ours, travailleur acharné (il ne prend ses vacances que quand on l'y oblige - j'en connais d'autres, son assistant actuel est comme ça) aurait du réussir une carrière fulgurante. Il a tellement de compétences dans son domaine que c'est du gâchis, il veut travailler tout le temps et il veut absolument devenir riche et heureux en se mettant dans les grandes mains de la WC.
Je me souviens d'une époque où, quand je râlais sur ses boîtes pourries, il me disait avec noblesse. "Ah mais c'est le Jeu. C'est comme ça. C'est le Système. Il faut accepter".
Ah ouais, tiens, que je lui disais.
Vu son passé, voilà ce qu'il croyait. Tu cravailles tu cravailles tu cravailles, et la WC, tellement elle est contente que tu cravailles, elle te promeut et à la fin t'es le big boss, ou dans les big boss, quoi.
C'est ce qu'on fait croire aux ouvriers (cf la citation d'hier) pour leur donner du coeur à l'ouvrage.
On leur fait croire qu'on vit dans une société ascendante. Et ils le croient. Alors qu'il suffit de faire un tas de terre ou de sable ou de caillou ou de riz de blé de n'importe quoi pour observer la forme d'une pyramide et constater qu'en bas il y a plus de terre/sable/riz/caillou/gens qu'en haut et que tout ceux d'en bas ne peuvent pas monter. Si on remue le tas, ça remue mais il y a toujours plus de machins en bas qu'en haut.
C'est Le Grand Mythe du Capitalisme.
Je me moque, mais pas trop. Moi je croyais, je l'ai dit déjà, qu'avant les gens ils étaient tous bêtes et malheureux et que grâce à la démocratie ils allaient tous devenir heureux et tout et que l'Histoire avait aussi un sens ascendant et que les gens étaient tous sur terre entrain de devenir heureux, avec un peu de retard pour les pays pauvres (normal, ils étaient pas français ni européens c'est pas de leur faute). Moi, c'était Le grand Mythe de la Démocratie. Chacun ses illusions, quoi. N'empêche que l'Ours et moi on était fait pour s'entendre, non?
Donc, l'Ours a cravaillé, cravaillé, cravaillé, et il s'est fait prendre pour un con!
Mince. Le système marchait pas.
What to do? (comme disent les Indiens)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Valérie de Haute Savoie a dit :
(je ne me souviens plus très bien de ce qu'elle a écrit exactement, quelque chose à propos du riz ; et qu'elle attendait la suite...)

Pablo a dit :
Ton billet pose plusieurs problèmes disons géométriques. D'abord, quand on entasse du sable (terre/riz/cailloux), j'ai l'impression qu'il ne se forme pas une pyramide (même pas un cône) et en tout cas c'est un truc assez instable (surtout si on veut faire haut). À moins qu'on n'y ajoute quelque chose d'autre (en guise de colle : de l'eau, du beurre, du ciment). En tout cas, il faudrait étendre le sable (terre/riz/cailloux) pour que ça recouvre de façon uniforme une surface donnée (je sais, ce n'est pas facile, car dès qu'il y a un peu de vent il se forme des dunes...)... Ton modèle est intéressant, de toute façon, on attend impatiemment la suite !

Mali a dit :
Très intéressante cette histoire, malheureusement trop courante aussi.
Oui, nous sommes abreuvés d'illusions avec à la clef "devenir riche pour devenir heureux", mais qu'en est-il du être heureux tout simplement sans pour autant se bousiller avant en essayant d'être riche???
On appelle ça des "looser" non?

Fanette a écrit :
Valérie : C'était une image, hein.
Pablo : ça fait un tas de forme conique, non? en tout cas, avec de la farine, la base est toujours plus large.
Mali : si on est heureux, on n'est pas perdant. Je ne pensais pas nécessairement à être riche, très riche, mais avoir un boulot vraiment bien, plaisant, et qui te rapporte de l'argent pour vivre agréablement. Remarque tu me dirais, tout est tellement cher maintenant qu'il faut être riche pour ça.

Pablo, qui a recopié les commentaires précédents à partir de son mail, répond à Fanette :
Ce n'est pas exactement un cône, je crois : c'est plutôt un truc en forme de cloche, ça doit être un objet avec un nom bien précis et probablement des équations et tout. Le cône, ou la pyramide, a besoin d'un sommet, je parie que si tu mets un grain de riz en haut du tas il glisse (ça doit être la raison pour laquelle il n'y a plus de monarchies absolues) : pas le temps d'en faire l'expérience à cette heure-ci, j'ai sommeil. En tout cas, j'essayais d'explorer le modèle d'Antagonisme avec toutes ses conséquences. Quand je parle de la colle et du ciment, par exemple, je pense à ses possibles équivalents (le sexe ? l'argent ?).

antagonisme a dit…

Merci Pablo !