11 octobre 2007

Aujourd'hui

J'aurai voulu avoir quelque chose à dire, pour dire.
J'aurai pu raconter que j'ai emmené mon fils à l'école ce matin.
Que j'ai rendu visite à une dame dont le mari parle beaucoup, et ne se tait que parce que nous sommes plus "baroudeurs" qu'eux, moins aventuriers, mais plus de pays. Expats dans la surenchère.
J'aurais pu raconter que j'ai fait une super sauce tomate la semaine dernière, que je l'ai congelé, et préparé un couscous hier avec, et aujourd'hui des pâtes, excellentes.
Que mon mari n'a pas eu de congé depuis 15 jours - workalcoholic.
Que j'aime être ici, mais l'ailleurs me manque.
Que grâce à Sophie et aux tsunamis, je n'ai plus envie de Valparaiso (et pourtant, le nom!).

Mais cela n'a aucun intérêt. Je sens cependant que je vais me remettre à critiquer (les Français) - un peu de temps, pour avoir du grain à moudre.

La matin, je descends dans l'avenue, longe le parc dont les senteurs poivrées m'enivrent et font commenter mon fils; nous récitons les tables de multiplications; nous marchons doucement en parlant jusqu'à l'école. Parfois l'aîné vient avec nous. Puis je rentre et me prépare le thé.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Aujourd'hui (vendredi 12) vous fêtez la fête du jour, y compris ton mari, je suppose ? Hier soir, en lisant le journal, j'ai réalisé qu'on est vraiment dans le même pays, finalement (malgré ton "encore que..." de l'autre jour), je me suis demandé si tu regardais un peu les télés locales, si tu lisais les journaux du pays ou si tu écoutais les radios (la radio est un bon moyen pour s'habituer à une langue). Je ne vois presque plus la télé, à part CNN+ sur la TNT (en espagnol : TDT) : les autres sont insupportables à cause de la pub (malgré les directives et les lois). Depuis sa sortie il y a deux semaines, j'ai acheté cinq ou six fois ce nouveau journal, Público —je me demande s'il est publié là-bas aussi—, à part ses "unes", ça me plaît : j'avais un peu marre d' "El País" que je ne lis presque plus même si je reconnais que c'est une référence... Je préfère les blogs (j'en lis un de là-bas, El borde informático, mais son auteur n'y écrit pas très souvent). [Ser un borde ou ponerse borde = "être désagréable" ; impératif : no seas borde ou no te pongas borde . C'est expliqué aussi —par contre, mon Larousse esp-fra-esp est très decevant]

antagonisme a dit…

Oui, c'était la fête hier. La matin, je pars avec ma poussette de marché, qui fait vieille mémé selon mes enfants et je me dirige vers mon super marché - fermé. Bon, je rebrousse chemin, en me disant qu'il me faudra m'habituer aux jours de congés (avant, sauf les Aids, il n'y avait aucun jour de congé, pas même les dimanches). Vers midi nous sommes sortis et c'était la fête sur une place de la ville : ateliers pour les enfants, musique, chateaux gonflables. Sympas. Puis nous sommes allés dans un parc pour touristes, où les enfants se sont amusés comme des fous, ce qui me laissent toujours songeuse : je les aurais emmenés déambuler rêveusement dans le parc d'un château, ils se seraient ennuyés, mais les parcs à la con, ils aiment. Une journée très sympa pour eux, sans compter qu'ils n'avaient pas école, mais j'ai été dans un humeur vraiment étrange, indéfinissable.

antagonisme a dit…

j'ai lu un journal, avec l'histoire du Roi et de l'armée, mais je me sens très étrangère à ce débat - est-ce le chef de l'état ou l'élu du peuple qui doit avoir la main sur l'armée - peut-être du reste n'ai-je pas saisi toutes les implications de la chose. Je n'ai pas de radio, j'ai essayé de regarder un peu la télé mais déjà en français j'ai du mal à tenir devant les émissions, en fait je ne regarde jamais la télé, et ici c'est pire, à vu de nez les émissions me semblent plus mauvaise et comme c'est un média que je ne respecte pas du tout, j'ai du mal à faire l'effort de m'assoir devant.

Anonyme a dit…

Je vous suis Pablo et toi !
Je n'ai pas trop compris cette poussée espagnole contre le roi, il faudrait que je lise quelques articles...
Bonne journée, cela me fait drôle de t'appeler Antagonisme, tu n'as pas un prénom ?

antagonisme a dit…

Chère Fauvette, j'ai naturellement un prénom, mais antagonisme est beaucoup plus approprié. Mes antagonismes m'écrasent ou vont me faire exploser, je ne sais... Moi non plus, je n'ai pas compris l'énervement contre le Roi, que vu de loin je trouve très bien, mais je vais faire des efforts pour capter. Dans un pays, on a forcément une perception "interne" de sa politique, difficile à partager avec l'étranger qui débarque. J'ai du reste du mal avec la politique en France, je ne saisis pas tous les débats, tous les hommes politiques se ressemblent, et je n'ai qu'une confiance limitée dans les outsiders, à mes yeux tous des Lénine derrière lesquels se cache un Staline imprévisible. Alors la politique à l'étranger... Le seul truc clair, pour moi, c'est Bush. J'étais dans un pays arabe lors de la guerre en Irak et chaque fois qu'il faisait un discours je restais sidérée par sa connerie, son outrecuidance et ses contre-vérités.

Pablo*NSN a dit…

C'est probablement un faux débat, celui du roi. Ne vous en faites pas trop, moi non plus je ne sais pas très bien ce qu'il y a derrière.

Sinon, Fauvette, je trouve que Anta peut servir comme prénom (c'est Anta elle-même qui l'utilise des fois) : c'est même joli quand on s'y habitue...