Plus tard, je me réveille, dans un lit. J’ai soif. Mon mari est là. Il est bizarre.
- ça va ?
J’envisage de répondre oui, mais je me sens molle. Je flotte dans une sorte de torpeur douce. je suis plutôt bien, et je n'ai mal nulle part. Il insiste.
- ça va ?
Je veux dire oui mais ma bouche est bizarre, il y a un truc. Je m’agite, l’idée c’est d’enlever le truc.
D’ailleurs le truc est dans mon nez.
- Comment tu te sens ?
Pourquoi on me met des trucs dans le nez ? c’est quoi ce plan ? Ils sont quand même frappadingue, les espagnols. On n’accouche pas par le nez.
J’arrête d’y penser. Je dérive.
Mon mari insiste.
- ça va ?
Ça me rappelle que j’ai un truc dans le nez. Je décide d’essayer de l’enlever. Il me prend la main pour m’en empêcher.
- Où est le bébé ?
Ça doit être un système espagnol, on sépare les bébés des mamans.
- Il va bien, me dit-il sur le ton de quelqu’un qui aurait aussi bien pu dire le contraire.
J’ai beau être molle, rêveuse, avec des trucs dans le nez, je trouve ça louche.
- Il est où ?
- Il est à la nursery.
- Il va bien ?
- Oui.
- Vraiment bien ?
- Oui. Pourquoi ?
- Tu es bizarre.
- Hmm, fait mon mari. Tu sais quel jour on est ?
- Ben, mardi.
- Non.
- Mais si, on est mardi.
Je suis fatiguée, molle, j’ai envie de dormir, et il me casse les pieds avec le jour de la semaine.
- Alors mercredi, dis-je agacée.
- Non.
- Mais ça veut dire quoi ?
- L’anesthésie a duré longtemps.
Je me dis vaguement que c’est peu probable, une anesthésie ne dure pas longtemps. Mais je n’ai pas la force de débattre.
- Quel jour ?
- Dimanche.
Je le regarde, mes yeux fatiguent, il est flou.
- Comment ça, dimanche, c’est trop long…Le bébé est né quand ?
- Mardi.
- Et là c’est dimanche ?
- Oui.
Une infirmière arrive ; il va s’en aller. J’ai plein de questions à lui poser, mais surtout envie de dormir, je n’insiste pas.
Je m’endors.
2 commentaires:
Tu t'endors encore ?!!
Punaise,ça donne la trouille ce que tu racontes. Ca a un lien avec le métabolisme de l' accouchement ?
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