30 juin 2007

Champagne obligatoire

Il faudra retourner bientôt chez Si Mohamed. Notre prochain départ nous obligera à le laisser en charge d'affaires nous concernant et pour lesquelles nous aurons besoin d'un répondant, et la position de Si Mohamed, seigneur féodal, est incontournable.
Donc, re-champagne (on ne peut pas boire autre chose, en fait, c'est obligatoire; car nous pourrions oublier quel est cet homme puissant qui nous invite). Du coup, j'en ai la nausée, à force de me prendre la tête avec ça. Tant mieux. Si je me mets à détester le champagne : je boirais du Moscatel.

La salariat a du bon, surtout en Europe, dans des pays où il y a des lois qu'une écrasante majorité de personnes suivent, et qui ne font pas que décorer, et donner une patine moderne à des régimes sans nom.

Trop, c'est trop. J'ai l'impression d'être une coquille vide. Comment Si Mohamed fait-il? Je sais pertinement que ses intentions sont bonnes. Il ne veut que nous aider, à sa façon. Ce n'est pas de sa faute s'il est un seigneur et s'il embrasse comme un chef de clan. C'est de la mienne si je suis venue ici, si nous avons créé un truc, et si on veut partir. Si on ne s'adapte pas, on ne se plaint pas. Certaines personnes ont des postes assez importants pour pouvoir, face à lui, être des pairs. Avant, nous étions les objets d'un homme encore plus puissant localement, pas méchant du tout, mais bien décidé à ne rien faire pour nous - plus humain, mais aussi peu accessible qu'une multinationale. Parvenir jusqu'à Si Mohamed nous paraissait alors de bon augure. Nous pensions être plus libres, détachés du pouvoir de cet autre Si - mais non. Ici, on ne peut pas être, on ne peut qu'être sous, et plus il y a de gens au dessus, plus c'est intenable.
Seuls ceux qui dépendent de sociétés étrangères n'ont pas ce poids sur les épaules.

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