16 mai 2007

Pas loin de chez moi

J'habite dans une petite banlieue populaire et familiale, non loin cependant des quartiers chics, des hôtels et du port de plaisance. Notre appartement est situé dans une maison de trois étages plus une terrasse, entouré d'un jardin magnifique et innattendu, entretenu avec amour par notre propriétaire. Tous ceux qui y sont passés en ont été surpris. Ici, il y a peu de jardin.
Entre la maison et la route fleurissent palmiers, rosiers, datura, bougainvillées. Merveilleux spectacle, renouvelé chaque matin et chaque soir. Une odeur d'humidité s'exhale souvent du sol, dès que le propriétaire arrose.
Dehors, la route grise, mal faite, abimée par chaque pluie, redevient lentement piste. Le goudron se délite en cailloux. Creux, failles, nous mènent jusqu'à la route principale. Des maisons aux murs aveugles bordent la route : on ne voit rien, on ne regarde pas : chaque maison est refermée vers elle-même. Les trottoirs sont impraticables, étroits et troués de bac à plantes aussis larges qu'eux. Les filles qui sortent des usines voisines et les écolières marchent avec une indolence rieuse au milieu de la route, en se tenant par la taille. Certaines portent des voiles bariolés, portés à l'orientale. D'autres des voiles ternes. D'autres ne portent rien sur leurs vêtments.
Les trottoirs de la grande avenue sont en briques auto-bloquantes, faillées et fêlées elles-aussi. Des palmiers sont plantés à intervalles réguliers au milieu des trottoirs, ce qui rend la circulation laborieuse. Parfois le trottoir est détruit, en ruine, parfois des voitures sont garées dessus. En marchant le long de ce trottoir, on passe devant des maisons de deux à trois étages, balcons somptueux et linges au fenêtres, des magasins aux fonction étranges (l'un d'eux est une pièce remplie de paille, dont je ne comprends pas la fonction), des terrains vagues. Tout au long de la route, des passants sont debouts, ils attendent le passage d'un louage, taxi collectif, pour rentrer chez eux.

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