05 mai 2007

Face à la vérité du monde 2

Mais vivre dans un mode comme cela m'a appris, à moi timide trouilarde introvertie, à mordre. Enfin, à mordre plus. Ce que je voudrais faire, dans les hespérides, c'est travailler dans une assoc parce que maintenant il me semble que j'ai progressé dans ma compréhension de l'autre, surtout s'il provient d'un PVD.
En effet, et ne commettez surtout pas l'erreur de penser que mon analyse procède de racisme, quand on a toujours vécu dans cet ambiance de "struggle for life", "tirer son épingle du jeu à tout prix", comment vivre dans le respect de l'autre et des valeurs démocratiques? Bon, déjà, des démocrates, il y en a dans les PVD, c'est juste qu'il faut les chercher et les encourager. Ensuite, je voudrais bien accueillir des migrants et les aider. L'exemple de Rapa, montre que les gens, sortis de leur monde de folie, de désespoir et de mlhonnêteté, y retombent, et le cercle vicieux se perpétue.
Je ne sais pas comment les aider, mais je voudrais le faire. Rien ne me semble plus important que cela.
Quand j'ai commencé à l'association, je voulais (j'ose à peine le dire) que les cultures antagonistes se réconcilient. Inutile de vous dire que c'est l'échec total. Je ne sais même pas comment faire. Il n'est que trop évident que les Ifriqyiens nous rejettent. Ils mettent leurs enfants à l'école française, par snobisme peut-être ou parce que le niveau de l'école locale se dégrade, mais ils ne veulent pas de nos valeurs. C'est très clair avec les élèves entrés cette année; pour eux, aller à l'école c'est se déplacer pour s'y rendre, ensuite ils mettent en veille leur vie sociale pendant les cours, qu'ils n'ont pas l'idée d'écouter, se laissent gaver de leçons particulières, le soir après les cours, sans même envisager d'écouter et de comprendre les enseignants pendant les cours, et contemplent avec une déception résignée les contrôles catastrophiques dans les matières littéraires, plus ou moins compensés par des résultats médiocres ou convenables en math. Ils ne sont pas désagréables en cours, seulement absents. Ecouter et comprendre n'est pas l'option qu'ils ont choisie. Bref, ici, si la France s'imagine qu'elle joue un quelconque rôle à cause de l'école, c'est une erreur. Le clivage s'accentue entre les Français et les locaux.
J'ai écrit tout à l'heure que je n'en ai rien à foutre de leurs petites magouilles. Rien n'est plus faux. Zeineb n'existe pas, ou plutôt elle existe à des millions d'exemplaires. Zeineb et son effort obstiné et continu pour prendre sa part du gâteau, c'est l'Iran, c'est la Corée du Nord, c'est tout le Sud. On ne peut pas n'en avoir rien à foutre : notre avenir en dépend. Il faut se battre, avec la même énergie, pour former, pour expliquer, pour communiquer avec tous ces gens issus de sociétés cruelles et impitoyables et les amener à rentrer dans le système démocratique, malgré tous ses défauts, parce que sinon, le système qui prévaut par défaut c'est la loi du plus fort. Sans illusion sur la capacité à convaincre. Sans illusion sur nos gouvernements, mais avec encore moins d'illusions sur les leurs.
Maintenant je ne peux être paternaliste ou fleur bleue. Un tel combat n'est pas gratifiant. Il n'est pas positif. Il ne peut qu'être semé de déception,et de rancoeur. Je vais être écoeurée et découragée et malheureuse et frustrée.
Il faut que je cible les enfants. Il faut que je franchisse les étapes. Mais c'est celle-là. Toute autre serait une erreur.

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