22 mars 2007

Syldavie

Je crois bien qu'on va aller en Syldavie.
Problème :notre niveau de vie va baisser. Bon, je suis prête à tout pour partir d'ici, mais ça me fait un peu peur.
Là-bas, nous habiterions une ville, avec métro, embouteillage, etc.
Une vie normale, quoi.
Ce qui m'ennuie, c'est le débat "si on vit comme à Paris, c'est aussi cher". Si c'est aussi cher, on va être dans la m...! Mais je crois pouvoir m'autoriser à interpréter ces remarques. Vivre comme en France, pour un expat, signifie consommer comme en France. Or, ici, par exemple, je ne consomme pas comme en France, et je ne veux pas le faire car je n'aime pas la société de consommation et les magasins débordant de trucs et de machins en France. Chaque fois que je marche dans la rue en France, je me demande si les Français ont vraiment une vie meilleure du fait de la surabondance de T-shirt, de chaussures, de manteaux, de pains, de biscuits. C'est difficile à expliquer mais cette opulence me parait excessive, vulgaire, un peu comme les enfants mal élevés de Charlie et la Chocolaterie. Trente marques de biscuits différents, c'est seulement pour enrichir les financiers qui sont derrière les marques, car à de très rares exceptions près (dont on peut se passer) ce n'est si pas bon. Une tartine de pain beurrée et sucrée tout juste passée au four, c'est meilleur pour moi et dans l'indigence des lieux où nous vivons j'y ai habitué mes enfants. Ou laors de la bête pâte à pain, étalée, sucrée et beurrée : toute fraîche sortie du four, c'est meilleur.
Donc, je n'ai pas habitué mes enfants à vivre à la Française, car vivre à la Française, c'est consommer et consommer c'est s'aliéner.
Après, je ne cesse de leur répéter que la poésie c'est beau et de leur lire des poèmes. Ils se bouchent les oreilles pour m'embêter, mais je sais qu'ils aiment bien certains poèmes.
Après, il reste le problème des DVD et PS2. Là, oups. Nous, je l'avoue, sommes consommateurs, parce qu'ici, ce sont des f**x et ça coute à peine 2 euros. Mais on va leur expliquer que ça va se terminer, et puis s'arranger avec quelqu'un si possible pour nous faire un ou deux envois (?).
On ira dans les parcs et dans les musées. On ira aux activités du centre culturel français.
Bref, je pense qu'en continuant de vivre comme nous vivons, c'est à dire à la semi-française, ça ira.

2 commentaires:

tita67 a dit…

Oh tu sais consommer à la française ça ne veut pas dire grand chose, on consomme... si on peut... Je te lis souvent, Parisienne, merci pour tes visites et tes mots chez moi. Et bon vent vers la Sylvanie, c'est courageux d'avoir votre vie, merci de nous raconter tout ça ! :)

antagonisme a dit…

Oui, eh bien ce qui est triste justement, c'est que quand on ne peut pas consommer, on a l'impression qu'il manque quelque chose, du fait de l'exposition de tous ces produits que l'on ne peut pas toujours acheter.
D'ailleurs en Syldavie si on y va, les Syldaves privés de tout se sont jetés sur la société de consommation pour acheter, acheter, parce que c'est ça, la vie : acheter.
Ici, c'est pareil d'ailleurs, sauf que le gouvernement, critiqué par ailleurs pour la main de fer avec laquelle il broie le pays, n'autorise qu'au compte goutte l'immiction de la société de conso. Les grand hyper marché ne rentre que doucement, progressivement.
Mais c'est pareil, le C*rref**r de la capitale est la promenade du dimanche, les gens sortent là-bas, je ne blague pas les gens vont à l'hypermarché le wwek-end.C'est à la mode.
Alors la mentalité de consommateurs et de nouveaux riches qu'il y a derrière, c'est horrible.
Je suis sûre qu'en Syldavie ça va être pareil.
Mais en France, cette surabondance exclut ceux qui ne peuvent pas y participer - comme s'il était fondamental de vivre ainsi. Et même si moralement on admet que la société de consommation est perverse, quand on est dedans on en est prisonnier.
Oh qu'il va être beau le monde de demain.