10 janvier 2007

Comment font les autres?

Comment fait-on? Comment fait-on devant la petitesse, la médiocrité? Comment fait-on devant la fragilité des autres, parfois plus agressive ou lourde à porter que des conflits?
Depuis lundi, je me sens, détruite, effondrée, misérable. Ces gens. Bouffis de suffisance et de confiance devant l'incompétence des locaux. Parce qu'ils sont plus organisés et instruits qu'eux, ils en conçoivent un effarant sentiment de supériorité. Que seraient-ils en France? Mais rien, rien et moins que rien. Je ne les supporte plus.
Par dessus le marché je traduis une lecture anti-colonialiste et critique du Conrad de Lord Jim. L'auteur de cette critique explique qu'il veut construire un lecteur "résistant" à la lecture pro-colonialiste du livre, voulue par l'auteur. Il démonte le personnage de Lord Jim et décrit les colons comme un ex-colonié peut le faire. Ce monsieur, que je connais, et qui, en d'autres temps, m'a sorti un discours navrant sur le protocole des Sages de Sion (imbibée de propagande américaine, je crois que c'est un faux, mais en fait c'est vrai - je n'avais guère fait qu'acquiescer dans la discussion, que faire d'autre? Il y a des cas où le dialogue n'est pas possible et je n'ai pu que suivre sa pensée - fascinée - et inquiète), m'agace par son anti-occidentalisme, compréhensible certes, mais primaire. Il faut aussi balayer devant sa porte, merde! Les méchants occidentaux, et les pauvres ex-colonisés, flûte! Comparons une femme de méange espagnole et une femme de méange du coin. Femme de ménage, ça fait colonialiste? Bien. Comparons un cuisinier français et un cuisinier du coin. Bon. Ce serait trop long.
Cela étant, aujourd'hui, en relisant ma traduction et son analyse des colons, je ne me sentais pas très fière. Certes, ici, les gens se posent en victimes. C'est agaçant. Mais les néo-colons, faut se les faire. Leurs intonations, leurs sous-entendus...

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