21 juin 2007

Souvenir

A cause des commentaires de mon précedent message, un souvenir très curieux me revient. Ce n'est pas la première fois.
(ça n'a rien à voir avec la teneur des messages).
Je suis dans un train entre Paris et La Bourboule avec ma mère. Ce train part de Paris à 12h56, je crois, c'est le thermal.
J'ai 13 ans, je suis en pleine phase de mal être, je me troucve grosse et moche (je ne suis pas grosse, par contre à l'époque, entre l'acné et mon air gourde je ne suis guère regardable) et je lis "Gog et Magog" de Martin Buber.
Dans le wagon il y a un type, je ne sais plus s'il est là depuis Paris. Il se met à me parler, de son propre chef. Je ne me souviens pas de la conversation, mais je trouve bizarre qu'on me parle. En effet, il me parle comme à une adulte et il a l'air de chercher à savoir ce que je pense. Je suis très mal à l'aise, car je me trouve nulle, bête, etc... Ma mère parle un peu avec lui, mais elle ne monopolise pas la conversation, elle a compris qu'il voulait me parler, de littérature, ou d'idées. Le type est sympa. Avant son départ, je lui fais remarquer que c'est curieux pour un adulte de parler à une enfant. Il me répond, du tac au tac, que ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre dans le train des enfants qui lisent Martin Buber. Je regarde le livre que j'ai dans les mains, je l'avais oublié. Je rougis (parce que je suis très fière). Je demande au type son nom, et c'est là que ça se complique, car il me dit qu'il est journaliste et qu'il s'appelle - dans mon souvenir - Eduardo Galeano. Cela ne me dit rien et je dis "ah". En revanche, je trouve ça bizarre qu'il m'ait fit son nom et je l'ai toujours retenu.
Cela doit remonter aux années 80. Est-il possible que je l'ai rencontré? Il n'est pas descendu à La Bourboule, mais avant, peut-être à Vichy ou Clermont.

A part ça, les commentaires de Libertad et de Pablo me plongent dans des abîmes de réflexions. Moi aussi je me sens mal avec les Français, et on m'a déjà trouvé l'air espagnol ou arabe (libanaise).
Il faudrait que j'aille en Chine, pour voir si on me trouverait un air chinois.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis bête, mais lorsque tu as cité son nom j'ai ressenti un tressaillement, je ne m'y attendais pas, c'est émouvant. Si j'ai bien compris, Libertad lui a écrit il n'y a pas longtemps pour lui demander la permission de publier les extraits de ses textes dans son blog, et il lui a répondu ?

J'ai très peu lu de lui, à peine deux ou trois livres (mais c'est vrai qu'à une époque il écrivait des articles, que je me souviens vaguement avoir aimés, au journal "El País"). T'as vu des photos de lui, tu le reconnaîtrais ?

¿J'avais dit Zelig? Souffrirais-tu de ce syndrome ?!! Sinon, je crois que les occidentaux avons un nez un peu trop grand pour qu'on nous confonde avec des chinois, mais on ne sait jamais.

antagonisme a dit…

Pas du tout,je ne le reconnaitrais pas, je ne suis sûre de rien, sauf qu'à chaque fois que j'entends son nom je me dis "mais est-ce que c'est lui ou est-ce que le voyageur s'appelait, par exemple "Eduardo Graziano", et je me mélange, parce que les sonorités sont proches? D'un autre côté, et bien que je ne connaisse pas si bien Martin Buber, ce n'est pas non plus la lecture de tout le monde. Donc, s'il a repéré le livre, il était déjà lecteur, et pas n'importe lequel.

Maëlloutsa a dit…

J'ai eu ce même tressaillement!!!"quoi elle a rencontré Galeano!!!!"
Si c'est vrai,ce serait fantastique et sans doute se rappellerait-il de l'enfant qui lisait Martin Buber!!
Et non je n'ai pas écrit à Galeano, j'aime ses textes e j'ai pris ceux-là sur un autre site. Désolée Pablo...

Maëlloutsa a dit…

et je crois bien que notre débat se termine en aporie.

Anonyme a dit…

C'est corrigé, juste un petit bug de mise en forme.