13 janvier 2007

Amère solitude

Depuis une semaine, très moyen. Mais pourquoi? Je ne sais pas.
Envie d'être ailleurs - à Paris, mais je suis consciente que je ne fais que fantasmer sur Paris.
Autour de moi, le monde dans lequel je vis est pitoyable, mais je sais qu'il ne serait pas mieux ailleurs. La mesquinerie se retrouve partout.
Ce soir, une soirée de plus, comme on coche une case. Toujours les mêmes. J'y vais car je ne veux pas me démarquer, cela ne correspondrait pas à mon état d'esprit réel. Ce n'est pas que je ne veuille pas y aller. C'est juste l'ennui.
Mes cours se passent. Mes traductions se tirent.
Je vais jouer avec les enfants tout à l'heure car j'ai honte d'être, en esprit, si loin d'eux.
Tout me manque. Comme je voudrais posséder un chez-moi spirituel, affectif, une véritable famille, un lieu où je puisse exister. Est-ce qu'il me fait défaut, est-ce que je ne sais pas le voir, est-ce que je ne sais pas le créer? Son prix est-il de ceux que je ne peux me résoudre à payer : compromissions, fausses relations?
J'ai eu des amies avec qui j'ai créé ces lieux de vie merveilleux mais ça c'est toujours mal terminé, souvent parce qu'étouffée je partais, je m'éloignais, je cassais le rêve. Une amitié est toujours une aliénation. Mais que la solitude est amère!
Je suis vide, creuse, sans vie. Je ne suis que ma propre marionnette. Je suis le double, socialement plus inséré, de ma soeur, égoïste, vide, incapable de donner. Est-ce que ce sont nos parents qui ont créé cela? Ou le portions-nous en nous? C'était en nous probablement. Je ressemble horriblement à ma mère, seule chez elle, à la différence que je m'efforce de faire en sorte que mes enfants aient une vie sociale. Je ressemble aussi à mon père : pour sa nouvelle femme, il mène maintenant une vie sociale digne de ce nom, dont il s'est passé pendant ses trente ans de vie avec la sauvage qu'était ma mère. Lui aussi fait semblant.
Pourtant je connais des gens. Des tas. J'en ai toujours connu des tas. Pourquoi ne puis-je être bien au milieu d'eux?

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